30/01/2025 reseauinternational.net  6min #267519

 Bang ! Bang ! You're Dead ? Partie 1 : Cowboys et Indiens : nous sommes en 1957 - le cas de l'Ukraine

Cowboys et Indiens : Bang ! Bang ! You're Dead ? Partie 2 : «Facteurs de résistance et zones de forces spéciales - Ukraine» 1957

par Mendelssohn Moses

cia.gov - Georgetown University Research Project.

Par quelque retournement de l'alignement des astres, le 27 janvier 2025 le colonel Jacques Baud a été interviewé par le colonel Davis sur la nouvelle forme de résistance pro-Russe en ex-Ukraine y compris et surtout en ex-Ukraine occidentale (!), que nous décrirons prudemment comme prometteuse. 1

La conclusion du colonel Baud : si la Russie elle-même, peu encline à prendre ses souhaits pour des réalités, n'y compte nullement dessus pour ce qui est de sa stratégie militaire, par ailleurs le danger que représente cette résistance pour l'appareil otanien au pouvoir à Kiev est imminent et réel. Car, souligne Baud, la majorité de ceux qui intègrent cette résistance ne sont pas issus des régions strictement russophones !

Mais revenons à l'année 1957, où plutôt au tout début des années '50, car rassembler un groupe aussi important de spécialistes militaires étrangers ainsi qu'une documentation aussi spécialisée sur un territoire dont les USA ignoraient tout, a vraisemblablement dû occuper entre trois et cinq ans.

Pour ce 2ème volet de notre rapport succinct sur le manuel d'action «Resistance Factors and Special Forces Areas - UKRAINE» (dorénavant : RFSFAU), rédigé sous contrat du Technical Intelligence Field Agency, ACSI de l'Armée US parcourons le prologue historique.

Soulignons-le de nouveau : les USA ayant une connaissance du terrain proche du nul, les sources anonymes de Georgetown University n'ont pu être autres que des officiers de la Wehrmacht, vétérans de l'Opération Barbarossa et recrutés/achetés par les USA après la reddition de l'Allemagne.

Secondairement seulement, trouverait-on alors des sources parmi les Banderiki et autres factions dites «nationalistes» ukrainiens, en réalité des fanatiques, idéologues et hommes de main dont les compétences devaient être fort inférieures à celles de la Wehrmacht.

En effet, l'Allemagne étant ce qu'elle est, «kleinkariert im grossen Stil», il est exclu qu'elle eût engagé une offensive aussi téméraire que Barbarossa sans avoir rassemblé une cartographie exceptionnelle et des précisions sur chaque élément connaissable de la cible, en l'occurrence l'URSS.

Notons en passant que Mendelssohn n'essaie nullement ici de «prouver» les liens entre l'Allemagne et les radicaux «ukrainiens», ces liens ayant déjà été largement décrits et démontrés dans d'innombrables documents d'autorité. Notre affaire ici, c'est la récupération et la refondation de ces réseaux par les services secrets extérieurs US, avec comme objectif Operation Barbarossa, Acte 2.

Dans leurs propres mots : «la possibilité d'une résistance nationale dans l'Ukraine a des implications bien plus graves pour l'URSS qu'en toute autre région de l'URSS ou de ses satellites».

En tout cas, si leurs sources des rédacteurs de RFSFAU à Georgetown U. sont occultées, ce n'est pas le cas de leurs sympathies, ouvertement du côté de «Barbarossa». Ainsi, le passage de la page 13 «Résistance pendant la 2ème Guerre mondiale» :

«Lorsqu'éclata la 2ème Guerre mondiale suivie de l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, les nationalistes ukrainiens y ont trouvé de nouvelles opportunités par lesquelles s'opposer à la domination de la Russie soviétique... Dans le contexte de cette politique allemande, les Ukrainiens ont eu la possibilité d'exprimer leurs sentiments nationaux. En même temps l'occupation permettait aux observateurs allemands d'évaluer l'étendue et les forces du nationalisme ukrainien. En conséquence, la Guerre, avec les leçons apprises sur la résistance, a fourni de nombreuses et concrètes indications des possibilités qui s'ouvriraient aux opérations des Forces spéciales (US - ndlr) en Ukraine».

Nos «amis» américains s'embarrassant fort peu de contradictions, on notera que le prologue du document reconnaît sans ambage - sans toutefois parler de la Russie kiévienne comme origine même de la Russie actuelle - que depuis 1654 2 à un «degré tout à fait étonnant, les Ukrainiens (urbains - ndlr) ainsi que ceux qui quittaient leurs campagnes pour la ville, se sont identifiés aux Russes, et les villes de l'Ukraine sont devenues des centres russes plutôt qu'ukrainiens». Seuls les paysans avaient l'ukrainien en première et unique langue. Dans ce contexte, nos auteurs rappellent que la langue ukrainienne n'avait jamais eu de forme écrite avant le XIXe siècle et ce n'est que vers 1900 (!) qu'une grammaire et lexique ukrainienne furent formalisées - six ou sept cents ans environ après la langue espagnole, pour ne donner qu'un exemple.

Et le Prologue continue : «l'énorme influence russe en Ukraine depuis très longtemps, la ressemblance entre la langue, les coutumes, l'histoire (de ces peuples -ndlr) sont des éléments qui, pour ce qui est de la résistance (potentielle - ndlr) marque la différence entre l'Ukraine et les satellites (de l'URSS) en Europe orientale. En conséquence, il ne faut pas s'attendre à trouver une résistance à la domination soviétique telle que dans les satellites... les points conflictuels entre les Ukrainiens et les Russes sont moindres que dans d'autres régions dominées par les Russes. Certains Ukrainiens ne sont que très faiblement conscients qu'il y aurait des différences entre eux et les Russes, et ne ressentent pratiquement aucun antagonisme de type national. Cependant, des griefs significatifs existent et sous descirconstances favorables, on peut espérer que ces gens (sic)aideront les Forces Spéciales US à combattre le régime».

Analyse faite des mouvements de résistance en ex-Ukraine pendant la Guerre, nos auteurs concluent que à l'est du fleuve Dnepr, tous étaient pro-russes, et donc sans intérêt d'avenir pour les opérations spéciales des USA. Par contre, en Volynie et Galicie (anciennement en Pologne), «une base solide d'opposition à l'URSS fut établie. Un mouvement actif de résistance est apparu (pendant la Guerre - ndlr) et qui est désormais responsable pour presque toute l'activité de résistance après 1945».

Trois organisations ont retenu l'attention de Georgetown U. : L'Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) fondée par Bander/Stetsko/Shukevich ; l'Armée des insurgés ukrainiens et le Conseil suprême de libération.

L'OUN retient toute l'attention des auteurs ; sa «position extrême, qui glorifie la nation en termes qui rappellent le National-Socialisme allemand» ; son refus de tout compromis avec l'URSS et son insistance sur l'action révolutionnaire illégale ; son exigence de l'indépendance inconditionnelle de l'Ukraine, «expliquent son importance en tant que groupe de résistance le plus actif».

Cependant, l'OUN présente le désavantage d'être désavoué par «la plupart des Ukrainiens qui ne partagent pas ses vues de nationalisme extrémistes» et de n'être véritablement à l'œuvre que dans les régions occidentales.

Et Georgetown de conclure qu'il faudra miser «sur des groupes plus modérés, «plus susceptibles de trouver un écho favorable parmi la population».

À suivre...

 Mendelssohn Moses

  1. EXCLUSIVE: Russian Partisans Prepare to Rise up in Ukraine Cities w/Col Jacques Baud
  2. en.wikipedia.org

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